Ukraine: Le départ de combattants volontaires déconseillé
Sept pays de l'UE, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, ont appelé lundi leurs ressortissants à s’abstenir de s'engager comme volontaires pour aider l'Ukraine à combattre l'offensive russe, dans une déclaration de leurs ministres de la Justice.
Les ministres de ces sept Etats "ont unanimement découragé les Européens à rejoindre" les rangs des combattants volontaires, souligne le communiqué publié à l'issue de la réunion du "groupe Vendôme" par le ministère belge de la Justice.
Ce groupe réunit les ministres de la Justice français, allemand, néerlandais, espagnol, italien, luxembourgeois et belge.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé fin février la création d'une "légion internationale" pour appuyer l'armée de son pays contre la Russie.
Début mars, le ministère ukrainien des Affaires étrangères avait affirmé que quelque 20.000 combattants étrangers, principalement de pays européens, s'étaient portés volontaires pour se battre contre la Russie.
"Nous décourageons évidemment les personnes de se rendre sur un théâtre de guerre", a aussi déclaré le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
"A ma connaissance en France il y a eu très peu de départs qui ont pu être constatés, en tous cas de départs pérennes, quasiment aucun", a précisé M. Darmanin, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'UE. Il a évoqué "quelques personnes dont une grande partie ont pu être découragées avant d'arriver en Ukraine ou qui sont revenues" très rapidement.
"Pour nous il s'agit notamment de surveiller ce que pourraient faire des gens qui ont des armes de par leur métier, des policiers, des gendarmes ou des militaires, on ne peut pas partir évidemment avec ces armes, on ne peut pas partir pour aller combattre", a-t-il poursuivi, ajoutant que "les services de renseignement travaillent sur les groupes qui pourraient être intéressés" à partir en Ukraine.
La coopération entre pays en matière de renseignement "fonctionne bien", a-t-il dit. "Plusieurs cas précis --même s'ils sont très peu nombreux--, ont montré qu'aux frontières on savait arrêter ces personnes", a-t-il assuré.
Le ministre a encore indiqué que les pays de l'UE étaient "très attentifs à ce que les personnes qui arrivent sur le territoire européen soient des réfugiés (...) et pas des personnes qui seraient déjà fichées pour grande criminalité ou pour terrorisme, ou des personnes qui seraient issues des services de renseignement d'un autre pays", a-t-il dit. "A ma connaissance en tant que ministre français (...) cette menace ne nous paraît pas caractérisée à l'heure où je vous parle".
(AFP)